12 + 1 astuces pour des photos de fêtes réussies

Introduction

Les fêtes de fin d’année et de nouvel an approchent : c’est le moment privilégié pour capter quelques photos-souvenirs, des photos à partager en famille ou entre amis.

Seulement voilà, sauf si vous avez une pratique régulière de la photographie, votre appareil ne sort que très peu de sa sacoche, et, n’étant pas rassuré sur son fonctionnement, vous avez tendance, le moment venu, à le laisser se débrouiller tout seul : après tout, si on fabrique des appareils sophistiqués, ce n’est pas pour s’embêter avec ça !

D’ailleurs, “IL” prend généralement de bonnes photos…

S’il est vrai que techniquement, dans des conditions standards, les appareils modernes assurent une relative bonne exposition du sujet, dès que les conditions deviennent plus critiques (manque de luminosité, contre-jour, prédominance de valeurs très claires ou très sombres dans le cadre, par exemple), “IL” ne sait plus très bien comment réagir et vous risquez fort d’obtenir des photos décevantes, soit grisâtres, soit surexposées, soit sous-exposées : ça vous dit quelque chose ?

De plus, une « bonne photo » ne se résume pas à une « bonne exposition ».

Beaucoup d’autres facteurs entrent en compte, comme le cadrage, la composition, la gestion de la lumière (quantitativement et qualitativement), etc., facteurs qu’“IL” ne peut pas gérer à votre place : c’est bien à vous que revient le soin de décider du moment et du lieu pour déclencher, et du résultat que vous souhaitez obtenir !

En réalité, vous ne le saviez peut-être pas, mais “IL” a vraiment besoin de VOUS pour réussir ses – euh, non pardon – VOS photos !

Étant formateur photo, j’ai souhaité rédiger ces 10 conseils pour vous permettre, en quelques jours seulement, et ce quel que soit votre matériel (même un téléphone portable !), d’être capables d’améliorer très sensiblement la qualité de vos images : après tout, les photos de famille sont de précieux souvenirs qui méritent bien que l’on s’applique un peu…

Ils s’articulent autour de quatre thèmes essentiels :

  •  votre appareil
  • le cadrage
  • la gestion de la lumière
  • la démarche photographique

Bien sûr, ces 10 conseils ne résument pas à eux seuls tout ce qu’il est nécessaire de savoir (et croyez-moi, on n’arrête jamais d’apprendre !) pour réussir ses photos.

Mais ce « kit d’urgence » vous permettra de « prendre la main » sur votre appareil et, de ce fait, d’améliorer sensiblement la qualité de vos images.

Alors si comme je le pense réussir vos photos de fête est important pour vous, lisez et appliquez vite les conseils qui suivent !

1ère partie : les bons gestes

1 - Connaissez-vous bien votre appareil ?

2 - Du matériel en état de marche

Si, comme beaucoup de photographes, vous n’utilisez votre appareil photo (ou Smartphone) qu’occasionnellement, il ne serait pas inutile, avant les fêtes, de relire votre notice afin, le jour J, de le manipuler sans aucune hésitation !

Pensez-vous maîtriser votre appareil suffisamment ?

C’est peut-être le cas, mais connaissez-vous vraiment bien toutes ses fonctions et toutes ses possibilités de réglages ?

Savez-vous activer/désactiver votre flash en deux secondes ?

Savez-vous actionner le retardateur ?

Y-a-t’il une possibilité de régler les ISO, la vitesse, l’ouverture, et savez-vous le faire rapidement et d’une manière pertinente ?

Il est préférable d’avoir répondu à ces questions, et à bien d’autres, avant le moment de la prise de vue car ce jour-là, il faudra être prêt : la maîtrise de votre appareil photo vous libérera des problèmes techniques et vous permettra de vous concentrer sur la prise de vue.

Le conseil qui suit est extrêmement simple : veillez à être en capacité de prendre des photos !

Cela veut dire que :

  • votre appareil  doit être en bon état : n’oubliez pas de nettoyer l’optique si nécessaire
  • votre batterie doit être chargée au maximum. Prévoyez une batterie de secours, surtout s’il risque de faire froid, et ayez votre chargeur à portée de main
  • votre carte (ou votre mémoire) doit avoir été vidée et formatée pour utiliser sa capacité maximum et ayez toujours une carte de secours : une carte peut tomber en panne !
  • un trépied pourra vous être utile : ne l’oubliez pas !
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3 - Décentrez

L’utilisation des « points forts des lignes de force » est connue des peintres depuis des siècles.

121225_042-Modifier-2 et grille des tiers

La « règle des tiers » dit que les lignes qui divisent le cadre en 3 verticalement et horizontalement, ainsi que les points d’intersection de ces lignes, constituent les endroits idéaux où placer les sujets dans l’image.

En effet, placer un sujet au centre de l’image supprime la plupart du temps la dynamique de lecture et la rend donc souvent monotone.

Il y a d’autres raisons de décentrer l’image comme de laisser de l’espace devant un regard ou un mouvement.
Enfin sachez que l’importance du placement du sujet augmente à mesure que sa taille diminue dans le cadre : encore une raison pour y être attentif.

En vous exerçant, vous trouverez progressivement la meilleure place de votre sujet dans l’image.

En attendant, sauf si le contexte l’exige, évitez de le placer au centre. 

4 - Cadrez plutôt serré

Les meilleures images sont souvent les plus simples, celles dont la lecture est directe et intuitive, d’où la nécessité, au départ tout du moins, de ne se consacrer qu’à un sujet et un seul, et de tout mettre en œuvre pour mettre ce sujet en valeur.

Concrètement, cela veut dire qu’il faut, sur votre cliché, éliminer tout ce qui n’a rien à y faire.
Et la meilleure façon d’y parvenir, c’est de vous en approcher.

En effet, le défaut classique, pour un photographe non averti, est généralement de prendre son sujet de trop loin.

De ce fait  :

  • Son image est encombrée d’éléments qui n’ont rien à y faire et détournent l’attention du sujet principal
  • Placé dans un espace trop grand pour lui, il rend le sujet insignifiant
  • S’il y a trop d’éléments sur l’image, on a du mal à comprendre quel est le vrai sujet

Aussi, sauf si votre intention exige le contraire, nous vous conseillons ceci : remplissez le cadre !

Approchez-vous…

S’approcher permet en effet d’éliminer les détails superflus.

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Approchez-vous encore…

Si l’on souhaite que le sujet frappe tout de suite l’attention de l’observateur, on aura intérêt à réaliser un cadrage plus serré.

Attention cependant aux trop gros plans sur les visages qui, avec les objectifs grand-angle, les déforme exagérément.

Toujours plus près…

Très souvent un petit détail restitue souvent beaucoup mieux votre intention que la totalité d’une scène ou d’un sujet : la main d’un enfant qui ouvre son cadeau, les boules sur le sapin, des photos des plats, etc., sont autant de clichés qui illustrent parfaitement l’aspect festif de l’instant.

Alors soyez créatif(ve)s, et osez prendre des photos auxquelles vous n’auriez peut-être pas pensé auparavant !

Cadrage vertical ou horizontal ?

Il ne peut y avoir de réponse standard à cette question !

La grande majorité des photos est prise en format horizontal. Cela semble plus naturel, semble davantage correspondre à notre champ de vision et donc à la perception de notre environnement.

Contrairement aux images verticales, plutôt utilisées pour insister sur la hauteur du sujet ou lui donner une plus grande profondeur, les images horizontales donnent une impression de stabilité.

Alors un bon conseil : si vous hésitez, prenez les deux et vous verrez bien après !

Et puis tant que vous y êtes, tentez le cadrage oblique : photo dynamique assurée !

enfants devant lune déco

5 - Attention au fond

Si vous avez bien suivi le conseil précédent, vous devez avoir éliminé déjà un bon nombre d’éléments inutiles, voire gênants, sur votre cliché.

Pour autant, la vigilance reste de mise en ce qui concerne le fond : vous approcher du sujet ne vous garantit pas qu’il n’aura pas un pot de fleur sur la tête !

Aussi, si vous avez la possibilité de demander au sujet de se déplacer pour prendre la photo, n’hésitez pas et placez-le devant un fond le plus uni possible en vérifiant qu’aucun objet, reflet, tache de couleur ou autre élément indésirable ne gâche votre photo.

Si, par contre, vous ne pouvez déplacer votre sujet, essayez de bouger vous-même : parfois un ou deux pas de côté suffisent pour modifier les perspectives et ainsi éliminer les détails parasites.

Faire attention au fond, c’est commencer à acquérir l’œil du photographe : étonnez vos amis avec des clichés qui gagnent en force en ne montrant que l’essentiel !

6 - Modifiez votre point de vue

Nous avons vu qu’il était utile, parfois, de se déplacer, latéralement, d’un pas ou deux pour modifier les perspectives.

Mais il est également possible de modifier son point de vue verticalement : le choix du point de vue est essentiel.

On considère qu’il y a trois points de vue principaux.

Au-dessus du sujet (plongée)

C’est la position la plus souvent utilisée car elle est la plus naturelle.

Mais elle ne convient pas du tout, par exemple, pour photographier un enfant, car non seulement elle le rapetisse mais en plus sa tête paraît beaucoup trop grosse par rapport à son corps !

enfant cadeau de Noël
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A hauteur du sujet

C’est la prise de vue qui donne au spectateur une impression d’intimité et de familiarité avec le sujet.

Pour les photos d’enfants par exemple, le sujet étant plus bas que vous, il convient de se baisser pour lui donner plus de relief et ainsi éviter les têtes exagérément grosses et les jambes courtes et boudinées.

Et oui, il faudra vous baisser, et s’il s’agit d’un bébé à quatre pattes sur le plancher, il faudra vous aussi vous allonger pour être à son niveau !

Mais vous serez récompensé(e) : vos photos gagneront en « présence » et feront l’admiration de vos amis et de votre famille !

Au-dessous du sujet (contre-plongée)

Avec cette position, le sujet semble plus grand, fort et puissant, dominateur ; les perspectives sont exagérées ou simplement inhabituelles.

Vous pouvez préférer ce genre de point de vue qui, s’il n’est pas exagéré renforce encore la « présence » de votre image.

Je profite de cette image pour vous donner une astuce que l’on appelle « le cadre dans le cadre ».

En incorporant un cadre au premier (voûte de feuillage, fenêtre, porche, etc.) vous donnez plus de profondeur à votre image.

Mais attention, pas plus qu’il n’en faut : le premier plan est destiné à guider l’œil vers le sujet, pas à prendre sa place !

Bref, expérimentez !

7 - Evitez les photos trop posées

Vous avez déjà tous éprouvé cette sensation au moins une fois dans votre vie : être obligé de sourire devant un appareil photo, alors que vous n’en aviez pas forcément envie à ce moment-là… Et, bien sûr, la plupart du temps, les résultats sont décevants : un sourire crispé n’est pas très photogénique.

Maintenant que c’est vous qui tenez l’appareil photo, n’infligez pas aux autres cette véritable torture, et préférez, aux photos posées conventionnelles, des photos prises sur le vif, en pleine action, lorsque le sujet ne s’y attend pas.

Cela suppose de votre part, un peu de patience et d’observation.

Chaque personne a des mimiques, des expressions, qui lui sont propres : à vous de les repérer et d’attendre le bon moment pour déclencher !

Oui, mais alors, comment faire pour les photos de groupe ?

Oubliez simplement les « ouistiti » ou autres « cheeseburger » : quelques personnes se plieront peut-être de bon cœur à cet exercice obligé, mais probablement pas toutes.

Il vous faut donc une approche plus dynamique.

Plutôt que de demander de rire, faites les rire !

Tous les moyens sont bons, et n’ayez pas peur du ridicule : ce n’est pas de la vidéo, et seul le résultat compte.

Faites-les bouger aussi, ou parler entre eux (s’ils ne savent pas quoi dire, dites-leur de dire « blablabla »), sans regarder l’appareil, faites-les sauter sur place si nécessaire : bref, tout plutôt qu’une photo statique, contraire à l’idée de fête !

8 - Multipliez les photos

Maintenant que vous commencez à entrer dans une démarche créative pour vous permettre de repousser les limites du hasard, n’hésitez pas à multiplier les prises de vue du même sujet.

Il ne s’agit pas, bien sûr, de déclencher 10 fois en ne changeant rien à la situation !
Mais dites vous que c’est vous le photographe : c’est donc vous qui devez garder la maîtrise de la prise de vue.

Comment ?

En bougeant le sujet si nécessaire et si possible : bien sûr, vous ne pourrez pas déplacer des montagnes, mais vous pouvez peut-être déplacer la petite cousine pour éviter qu’elle cligne des yeux parce qu’elle a le soleil dans l’œil ou parce qu’elle a un pot de fleur sur la tête !

Ou mettez le sujet en action et réalisez une séquence de plusieurs vues de cette action.

En bougeant vous-même par rapport au sujet.

Essayez par exemple  :

  • de vous éloigner/rapprocher pour remplir plus ou moins le cadre et/ou éliminer les éléments indésirables
  • de bouger latéralement pour avoir une meilleure perspective et/ou un meilleur fond
  • de prendre la vue à niveau d’œil, du haut vers le bas (vue en « plongée ») ou au contraire du bas vers le haut (contre-plongée)
  • de photographier le sujet en entier ou seulement des détails 

Devant, derrière, dessus, dessous, en entier ou en partie : vous voyez, le même sujet peut être photographié de façons fort différentes.

Alors ne vous privez pas : multipliez, en les variant, les prises de vue du même sujet !

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2ème partie : Éclairage et exposition

9 - Les photos en lumière du jour

En journée, qu’il soit direct ou voilé, la seule source de lumière naturelle est le soleil : c’est l’éclairement qu’il apporte et les ombres, dures ou douces, qu’il provoque, qui sculptent les volumes.

Le photographe que vous êtes, qui, littéralement, « écrivez avec la lumière » ne peut pas ne pas prendre en compte cette réalité lors de sa prise de vue.

Et donc, comme pour le choix d’un fond, c’est à vous qu’il appartient de choisir (quand c’est possible), l’heure de la prise de vue, de positionner votre sujet par rapport à la lumière, et/ou de vous y positionner vous-même, pour obtenir le résultat souhaité.

Le rendu d’une photo est différent suivant l’heure de la journée à laquelle elle a été prise, de par la position du soleil dans le ciel, de par sa nature (soleil direct ou voilé) et de la couleur de la lumière qu’elle produit.

Dans cet ordre d’idée, évitez, si possible, les lumières directes autour de midi : au zénith, les ombres sont très courtes et très profondes : elles remplacent les yeux, pourtant essentiels à la réussite d’un portrait, par des trous noirs disgracieux.

Pensez également au fait que la lumière de face donne une image plate, sans relief.

En outre, si le soleil est déjà ou encore ardent, le sujet ferme les yeux car il est ébloui.

Votre appareil ne peut pas enregistrer des écarts aussi importants que ceux que l’œil est capable de percevoir : vérifiez les écarts de luminosité, sur le visage notamment, entre la partie éclairée et la partie dans l’ombre.

Si cet écart est trop grand, votre photo sera soit « cramée » dans les hautes lumières, soit « bouchée » dans les valeurs sombres.

Un conseil simple, mais essentiel, vous permettra d’éviter tous ces écueils : évitez de photographier votre sujet à la lumière directe du soleil et préférez-lui une zone ombragée, aux éclairages plus doux !

Il peut, cependant, exister une exception : les clichés réalisés avec un éclairage arrière, ou en complet contre-jour, sont souvent les plus intéressants, mais aussi les plus difficiles à réaliser en raison de l’écart de luminosité entre le fond et le sujet lui-même qui semble se découper comme une ombre chinoise.

Cela procure des photos plaisantes mais si vous souhaitez que le sujet soit visible, il est alors absolument nécessaire de « déboucher » les ombres avec une lumière d’appoint (un flash par exemple, et oui, même en plein jour !) ou un réflecteur.

Sans ce matériel, essayez ceci : positionnez votre sujet dos au soleil sur un fond sombre, mesurez la lumière sur le sujet seul, protégez votre appareil de la lumière directe du soleil en vous mettant à l’ombre.

Faites plusieurs essais en variant l’exposition si votre appareil le permet.

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Exercez-vous en réalisant quelques portraits qui tiennent compte de ces paramètres : vos photos n’en seront que plus variées et réussies !

10 - Les photos en basse lumière : la théorie

Les scènes de fêtes en intérieur sont souvent mal éclairées, et cela peut vite devenir un cauchemar pour le(la) photographe !

Aussi, sans vouloir entrer dans les détails des solutions et des procédures, que vous pourrez trouver dans ma formation sur les réglages d’exposition, il y a cinq principes majeurs à connaître pour éviter les catastrophes…

Premier principe : surveillez la vitesse

Le problème principal, en cas de faible luminosité, c’est la gestion du flou de bougé et du flou de mouvement.

Pour éviter le flou de bougé, vous devez adopter une vitesse qui correspond à la longueur de votre focale, ou légèrement plus (exemple 1/50s à 1/90s pour un 50mm).

Cela peut ne pas suffire pour le flou de mouvement du sujet qui, s’il bouge beaucoup, vous contraint à adopter une vitesse supérieure, de l’ordre de 1,5 à 2 fois la longueur de votre focale.

Ce réglage est la priorité absolue, car une photo floue est irrattrapable.

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Deuxième principe : évitez la montée du bruit

Vous savez qu’il est préférable de ne pas trop pousser les ISO pour éviter la montée du bruit.

Jusqu’à quatre fois la valeur nominale, il n’y a pas trop de souci (exemple 800 ISO pour une valeur nominale de 200 ISO).

A 8 fois la valeur nominale, on peut encore améliorer l’image en post-traitement.

Au-delà, la photo sera fortement dégradée.

Troisième principe : n'espérez pas trop pouvoir maîtriser votre profondeur de champ

Dans les conditions de faible luminosité, la profondeur de champ est probablement la première sacrifiée, car vous allez commencer par être obligé d’ouvrir votre diaphragme au maximum.

Un cran ou deux en dessous du maximum serait mieux pour éviter les défauts optiques, mais si vous n’avez pas le choix…

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Quatrième principe : trouvez des compromis et acceptez les sacrifices

Il y a deux principes à ce sujet.

Le premier c’est : « en photo, ce que l’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre »
et le deuxième, c’est : « on ne peut vouloir tout et son contraire ».
 
Et plus les conditions deviennent difficiles, plus vous serez obligé de faire des sacrifices.

 

C’est comme ça, vous n’y pouvez rien.

N’essayez pas de résoudre des équations insolubles : vous serez déçu de ne pas y arriver alors que ce n’est pas votre faute !

Cinquième principe : il vaut mieux une "mauvaise" photo que pas de photo du tout !

Il se peut que les conditions vous obligent à accepter une forte montée du bruit, une très faible profondeur de champ (ça, c’est plus que probable) et du flou de mouvement du sujet.

Mais dans le domaine de la photo-souvenir, c’est tout de même préférable à pas de photo du tout. Non ?

Par contre, je le répète, vous devez absolument éviter le flou de bougé car votre photo serait non seulement entre guillemets « mauvaise », mais carrément illisible.

11 - Les photos en basse lumière : application concrète

Préalables

Nous nous mettons volontairement dans la situation où vous n’utilisez pas de trépied (accessoire d’ailleurs assez peu pratique pour effectuer des clichés spontanés, au plus près de l’action), ni flash (cf. infra).

Je précise également que, si vous avez suivi mes conseils, les ISO ne sont pas en automatique mais fixés à leur valeur nominale, c’est à dire la plus basse proposée par votre appareil.

Le plan A

La priorité des priorités, c’est d’éviter à tout prix le flou de bougé ! Tant pis pour le reste, je veux parler de la profondeur de champ et de la montée du bruit.

Ne dérogez pas à cette règle : faites en sorte de ne pas avoir de flou de bougé !

Pour ce faire, votre appareil doit toujours, a minima, être réglé sur une vitesse que j’appelle maniable, soit une vitesse qui correspond à la longueur de votre focale, ou légèrement plus (exemple 1/50s à 1/90s pour un 50mm).

Si vous bougez vous-même pour prendre les photos et si, de surcroît, la soirée a été bien arrosée, augmentez encore cette vitesse jusqu’à au moins deux fois la longueur de la focale.

Et si vous sentez que ça tourne un peu autour de vous, confiez l’appareil à quelqu’un d’autre, moins sujet…au vertige !

Vous reportez cette valeur en mode manuel, puis vous faites un diagnostique de la situation grâce à l’indicateur d’exposition, dont vous devez ramener le curseur à 0.

Pour ce faire, vous commencez par ouvrir votre diaphragme et, si ça ne suffit pas, à pousser les ISO, mais pas au-delà de 8 à 10 fois la valeur nominale.

Si cela est suffisant, alors vous pouvez rester en mode manuel mais libérer les ISO en les mettant en mode automatique, transformant ainsi votre mode manuel en mode semi-automatique !

Les plans B

Mais si cela ne suffit toujours pas, vous avez alors quatre possibilités, que je cite dans l’ordre de préférence.

  1. La première, c’est d’éclairer la salle : peut-être que cela sera suffisant. Certes, ça va rompre un peu du charme de la soirée, mais n’oubliez pas qu’un des principes, c’est d’accepter des sacrifices !

  2. La deuxième, c’est d’utiliser votre flash. C’est probablement la meilleure solution, que nous aborderons ci-après.

  3. La troisième, c’est d’augmenter le temps de pose.

    Vous étiez au 1/90, passez au 1/60, voire au 1/45 si vous êtes en forme et si vous pouvez vous caler. Vous devrez alors maintenir votre appareil fermement et prendre votre temps pour déclencher.


    Je ne peux pas vous garantir que ça marchera, mais rien ne vous empêche d’essayer. 

    La contrepartie (vous savez, en photo, tout ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre) c’est que, même si vous arrivez à maîtriser le flou de bougé avec ces vitesses, vous ne pourrez éviter le flou de mouvement.


    Si les personnes bougent peu, c’est encore acceptable, sinon, vous risquez de créer des fantômes !

  4. La quatrième, c’est de pousser encore vos ISO. Si ça permet d’obtenir une photo bien exposée, pourquoi pas : votre image sera dégradée mais cela vaut mieux que d’avoir un image illisible.
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Vous l’aurez compris, la meilleure solution, quand tous les réglages sont au taquet et que l’image risque d’être trop floue ou trop dégradée, c’est de penser sérieusement à utiliser le flash.

Sinon, si je ne veux pas utiliser mon flash, mon réglage de base est le suivant :

  • ISO 1600
  • Ouverture 2.8 (je peux ouvrir jusqu’à f/1.8 si nécessaire)
  • Vitesse : 1/60

Bien entendu, j’adapte ce réglage de base en fonction des conditions de luminosité de la scène et du mouvement du sujet.

12 - Bien utiliser le flash

Quand la lumière vient à manquer, le réflexe est de sortir le flash.

Mais pensez au fait que le flash des appareils photos agit exactement comme la lumière directe du soleil : utilisé de face, il produit une image sans relief, avec des reflets souvent disgracieux et, si l’on est trop près, avec trop d’éclairage (les visages sont trop blancs et sans détails dans les hautes lumières).

Le fond est souvent noir, bouché, ce qui peut être un atout artistique, mais qui, le plus souvent, résulte à l’évidence d’un éclairage inapproprié.

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Mon conseil est donc, dans la mesure du possible, d’éviter de l’utiliser.

Si les conditions le permettent (encore assez de lumière et un sujet qui ne bouge pas ou très peu), préférez la lumière ambiante et, pour éviter un flou de mouvement, calez bien votre appareil ou, de préférence, installez-le sur un trépied.

Si cela ne suffit pas, ceux qui ont un appareil réflex pourront pousser un peu les ISO, mais avec modération s’ils n’ont pas un capteur grand format.

Cependant, lorsque la lumière ambiante est vraiment trop faible, le flash devient nécessaire !

Il y a alors deux cas de figure.

Si votre flash est fixé sur votre appareil et que vous ne pouvez pas le diriger, cadrez plus large pour au moins éviter de cramer les visages et pour récupérer un peu de valeurs pour le fond.

Une astuce consiste également à tenir une feuille de papier calque devant le flash pour diffuser davantage la lumière : ce n’est pas un remède miracle, mais ça aide…

Par contre, si vous possédez un flash de type « cobra », évitez de diriger sa lumière directement vers le sujet et préférez le diriger vers le plafond ou un mur clair.

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Pour approfondir votre connaissance du flash et apprendre à l’utiliser au mieux, mon conseil est aussi de vous procurer la formation qui lui est consacrée, que vous trouverez ici : https://bit.ly/3GVMc3e

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L’idéal, c’est d’utiliser la technique du « flash déporté », c’est à dire du flash retiré de l’appareil et piloté soit par le programme de l’appareil, soit par un transmetteur.

Beaucoup de tutoriels sont consacrés à cette technique : je vous encourage à en visionner quelques-uns, tout en vous mettant en garde cependant : il faut un peu de temps pour se procurer le matériel et apprendre à bien s’en servir.

Votre flash pop-up est donc, provisoirement, votre meilleur ami !

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13 - Le flash : dépannage express

On reprend tout !

Dans la configuration avec flash, on reprend tous les réglages.

 

  1. Vous fixez les ISO à leur valeur nominale (la plus basse de l’échelle)

  2. Vous fixez la vitesse en mode manuel (1/125ème de seconde par exemple)

  3. Vous réglez l’ouverture à un cran ou deux en-dessous de l’ouverture maximum.

  4. Dans les menus, vous mettez votre flash en mode TTL

Et il n’y a plus qu’à prendre des photos, qui, normalement, seront bien exposées.

Précisions

Dans la photo au flash, on doit gérer en réalité deux choses séparément : la lumière ambiante et l’éclairage du sujet.

L’ambiance est gérée par la vitesse d’obturation. Si donc au 1/125ème de seconde vous trouvez que le fond est un peu sombre, augmentez le temps de pose, mais pas au point de risquer le flou de bougé, ce qui serait un comble avec une photo au flash.

Si vous êtes trop près du sujet pour le photographier, la cellule aura tendance à sous-exposer la photo et donc à assombrir le fond. Ayez donc plutôt tendance à vous en éloigner.

Quant à l’éclairage du sujet, normalement votre flash fera correctement le job, mais si vous trouvez qu’il est un peu faiblard, poussez un peu les ISO.

Et l’ouverture dans tout ça ?

Elle intervient dans l’éclairage de l’ensemble de la scène (au même titre que la vitesse et les ISO) mais aussi dans les calculs de la puissance nécessaire à donner au flash puisque cette puissance est fonction de l’ouverture et de la distance entre le flash et le sujet.

Pour une même distance, plus on ouvre le diaphragme, moins le flash sera sollicité (ce qui permet une recharge plus rapide entre deux clichés), et plus on le ferme, plus il sera sollicité. Il peut même devenir insuffisant, et dans ce cas, nous avons vu qu’il était possible de pousser les ISO.

Personnellement, voici mon réglage de base  :

  • ISO 800 (4 fois la valeur nominale)
  • Vitesse 1/90
  • Ouverture f/2.8
  • Flash TTL

Mais, bien entendu, je l’adapte en fonction des circonstances !

Je vous conseille de faire quelques essais avant le jour J,
pour être prêt(e) à réaliser de belles photos de fêtes !

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